Suite au passage d’Hervé Van Laethem sur Radio Campus, un militant d’extrême-gauche essaie de répondre à ses arguments via la page Internet de l’émission en question. Van Laethem y a répondu et nous publions ici sa réponse.
Nous publions l’ensemble du texte et les réponses d’Hervé ont été placées dans le texte avec « HVL » au début de chaque réponse et en gras. Les fautes d’orthographe du militant de gauche ont été laissées en état.
Le débat !
Hervé semble avoir une terrible tendance à confondre idéologie politique (marxisme, communisme) et la mise en pratique qui se réclame d’une tendance idéologique (lénisime, stalinisme). C’est un peu comme lorsqu’on parle de démocratie comme idéologie politique et démocratie représentative qui est le système politique en place (et qui n’a rien à voir avec la démocratie en soit): ce n’est pas parce que le régime actuel se prétend démocratique qu’il l’est pour autant.
HVL : Oui, on connaît cette stratégie de l’extrême-gauche pour justifier le communisme : « Tout est de la faute de Staline mais le communisme, ce n’est pas ça… » Sauf que PARTOUT où le communisme a pris le pouvoir, cela a fini en dictature sanglante : Russie, Europe de l’Est, Chine. De l’Asie à l’Europe jusqu’en Amérique du Sud, tous les régimes communistes ont été des dictatures sanglantes. Le stalinisme n’est donc pas une exception. Je confirme donc que de me faire traiter de fasciste par des gens qui défendent le modèle communiste de société, c’est l’hôpital qui se moque de la charité. Et d’ailleurs pour une partie de cette même extrême-gauche, même Staline reste un modèle. Il faudrait donc avoir l’honnêteté de dire que vous nous combattez pour imposer un autre régime et ne pas utiliser le prétexte de la liberté et de la démocratie.
Pour répondre à la question de l’immigration, le fondement de son analyse est mauvais. D’une part parce que les États européens font tout ce qui est possible pour empêcher les flux migratoires de personnes hors-europe, que cela soit aux frontières et sur son territoire avec ses forces armées et ses camps, ou du point de vue administratif. D’autre part, si l’on considère le cadre de l’État comme légitime, ainsi que la notion de frontière, on se rend compte qu’il est beaucoup plus intéressant de permettre à des personnes venant d’autres pays de s’établir et de vivre dans les meilleurs conditions possible, que cela soit d’un point de vue social ou économique.
HVL : Il suffit de regarder pour voir qu’au contraire l’Union Européenne (à l’exception de la Hongrie qui justement défend sa souveraineté) a été d’un laxisme absolu. Et que ce n’est que par peur des succès électoraux des partis populistes ou nationalistes que les gouvernements européens se sont mis à faire semblant de plus «contrôler ». Et il faut être aveuglément et fanatiquement xénophile (le contraire de xénophobe) pour ne pas voir que l’immigration massive d’une main d’œuvre à très bon marché ne favorise que le grand capital !
Nation n’est pas radical, sinon leurs réflexions et analyses seraient un peu plus en phase avec la réalité et une démarche critique. Parce que « radical » implique de repenser les problèmes à leur fondement. Le simple fait de ne pas prendre en compte la réalité sociale, économique et politique en compte, de ce que montre l’histoire ou les études de terrains montre qu’illes ne sont pas radicaux.
HVL : Je prends bonne note que nos adversaires politiques reconnaissent donc que nous ne sommes pas « radicaux ». On se demande dès lors pourquoi ils dépensent tant d’énergie à manifester contre nous et à nous accuser de tous les maux de la terre. Plus sérieusement, je crois qu’à la lecture du paragraphe précédent sur l’immigration, c’est bien l’auteur de ces lignes qui n’a que peu de contacts avec le réel.
Un dernier point sur l’utilisation de la violence qui est faite par les nazillons de Nation, qui diffère fondamentalement de celle qui peut être faite par les groupes radicaux de gauche. La violence des nazillons est généralement tournée vers des personnes qui subissent les violences du système en place: personnes précarisées, immigrée ou autres; la violence des mouvements radicaux de gauche est tournée contres les groupes dominants de la société: banques, publicités, etc. ainsi que contre les nazis ce qui fait sens puisqu’il s’agit d’un mécanisme d’auto-défense. Ce que ça reflète, c’est la cohérence entre les propos et les actes. Nation prétend défendre les droits du peuple contre les élites qui nous détruiraient, mais dans sa course au pouvoir comme n’importe quel autre parti (ce qui en soit est déjà signe de la volonté de diriger), on se rend compte dans les faits que ces discours ne sont pas cohérents avec les actes, qu’il y a une volonté de diviser le peuple entre les bons et les mauvais, et que cette division se base sur soit de l’ignorance, soit de la mauvaise foi, soit de la haine — les trois n’étant pas exclusifs.
HVL : Notons qu’au moins l’auteur de ces lignes, et c’eût été difficile avec « CCC » comme surnom (1), reconnaît que l’extrême-gauche utilise la violence. Mais elle est bien moins ciblée que ce qu’il ne prétend. Sinon à penser que les voitures en stationnement et les abris-bus de la Rue du Luxembourg soient des piliers du système capitaliste. On l’a aussi vu hier avec des personnes bastonnées à Washington juste parce qu’elles étaient pro-Trump. Et je pourrais citer nombre d’autres exemples. Je note d’ailleurs qu’en Belgique, l’essentiel de l’activisme militant de ces gens-là est dirigé contre NATION et l’APF et laisse une paix royale aux institutions du système et même à une certaine « extrême-droite » installée…Dans ce cadre, l’extrême-gauche joue bien le rôle d’infanterie coloniale du système politico-financier qui l’utilise contre ses opposants les plus virulents. Elle tombe à chaque fois dans le même piège que tend le système : résumer le combat politique à une lutte entre extrême-gauche et « extrême-droite ». Histoire que toutes les oppositions un peu radicales s’épuisent dans ce combat. Ce qui fera que le système sera préservé de tous les mouvements qui pourraient le déranger. Cela en fait de jeunes idéalistes utilisés à aider le système à faire sa police alors qu’il y a tant de causes anticapitalistes ou anti-impérialistes à défendre…
(1) Les CCC (Cellules Communistes Combattantes) est une organisation terroriste gauchiste qui a commis de nombreux attentats en Belgique dans les années 80. Lors d’un de ceux-ci, ils ont tué 2 pompiers…

Gentils défenseurs de la démocratie…selon la gauche

Méchants liberticides…selon la gauche