Voici quelques mois, des étudiants en journalisme avaient suivi plusieurs réunions de NATION dans le cadre d’un travail qu’ils devaient effectué.
Nous avons retrouvé ce travail et ne résistons pas à vous faire lire les passages qui concernent NATION !
Il va de soi que les propos des auteurs n’engagent qu’eux-mêmes.
A noter que la phrase qui a été mise en gras, l’a été par nos soins afin d’illustrer que des témoins extérieurs et peu soupçonnables de sympathie envers nous, arrivent au constat que NATION est la seule formation vivante de la mouvance nationaliste de Belgique francophone !
Voici leurs textes sur NATION ! Les photos sont de notre rédaction
Un vendredi soir à Châtelet
Maintenant que nous en savons un peu plus sur l’ED francophone il est temps d’aller à sa rencontre. Les sollicitations que nous avons envoyées aux différents mouvements n’ayant rien donné, il a fallu ruser pour les rencontrer.
En consultant l’agenda de NATION, je remarque que la section namuroise organise une sorte de soirée portes ouvertes. Après un échange de mails avec le président de la section, nous obtenons l’accord de venir filmer et l’adresse du jour. La petite sauterie a lieu à l’arrière d’un café à Châtelet près de Charleroi.
Lorsque nous arrivons, nous appréhendons un peu. Les clichés sur l’extrême droite ont la vie dure et nous ne savons pas à quoi nous attendre. Dans le bar, les regards se tournent directement vers nous. Il est vrai qu’on dénote un peu au milieu des gros bras tatoués accoudés au comptoir. La sono crache du hard rock donnant à la scène un côté un peu anxiogène. Olivier Frapchot (nom d’emprunt) avec qui j’ai échangé nous accueille et nous propose un rafraichissement et de nous installer pour commencer l’interview. Un de ses fidèles lieutenant observe la scène attentivement. Mâchoire carrée, blouson en cuir et expression limitée à quelques grognements et hochements de tête, le bonhomme fait peur. Il refusera de répondre à nos questions. « Je n’aime pas trop les journalistes. Mais j’ai rien contre vous hein les gars ». Ambiance. Olivier Frapchot en impose moins, ingénieur et père de famille, il nous répond avec un sourire poli et on sent la volonté de dédiaboliser son mouvement.
Après un quart d’heure d’interview, son téléphone sonne. Au bout du fil Hervé Van Laethem, le fondateur du mouvement, qui fera son apparition quelques minutes plus tard. Alex et moi sommes ravis, on fera d’une pierre deux coups. Lorsqu’il entre dans l’arrière salle du café, il est accueilli comme une vedette. NATION c’est sa maison. Il accepte tout de suite de répondre à nos questions. On sent même qu’il y prend du plaisir. Très à l’aise avec ses idées, son discours est posé, chaque mot est pesé. Apparemment il est rompu à l’exercice et je me dis que s’il avait choisi un parti traditionnel, il aurait pu faire une belle carrière en politique. Petite déception, ses réponses ne divergent pas vraiment de celles de son cadre namurois.
Ne perdant pas de vue notre angle « jeunesse », nous tentons d’interroger les quelques jeunes présents. Comme leur armoire à glace de camarade ils refuseront, préférant se retrancher derrière les dires de leurs chefs. Nous remercions donc l’assemblée et quittons Châtelet satisfaits.
Se former pour ne pas répéter les erreurs du passé
Le temps est au beau fixe en ce samedi 18 avril. Partout dans le pays, on profite de ce dernier weekend du congé pascal pour prendre l’air et emmagasiner un maximum de vitamine d’avant le retour ! La vie quotidienne, ce ne sera pas notre cas. Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec le mouvement considéré comme le seul parti d’extrême droite encore en vie en Belgique francophone bien qu’ils rejettent cette étiquette.
A l’ordre du Jour, une après-midi de formation politique comme il en organise régulièrement. Elle a lieu à « La corbeille », un café plutôt banal coincé dans une petite rue adjacente de la gare de Tournai dont la section reçoit cette fois-ci les membres.
Lorsque nous arrivons, l’accueil est plutôt chaleureux, certains n’hésitant pas à nous tendre d’emblée la joue ce qui est plutôt décontenançant. Après de rapides présentations, les militants embrayent directement. Sur le journalisme d’abord. Déçus par d’autres journalistes par le passé, ils ne veulent pas se faire avoir une nouvelle fois. Jean-Pierre Demol, le président, rejette l’image de « méchants» qu’on leur avait collés alors. Plutôt courtois et avenants, le besoin de se justifier apparait pourtant assez vite : « Nous avons beaucoup de nationalités chez nous ! Regarde le patron du bar, il est immigré et il nous prête son établissement sans problème »
Peut-être influencés par le match de tennis qui passe sur l’écran du bistrot, ils lancent et relancent l’échange chacun leur tour même si le président prend souvent l’ascendant dans la conversation. Le chef de la section tournaisienne se fait d’ailleurs fermement remettre à a place lors d’une de ses tentatives. Visiblement la hiérarchie est plutôt importante à NATION !
L’arrivée d’Hervé Van Laethem, figure de proue du mouvement, sonne la fin de ces discussions informelles. Nous nous dirigeons alors vers l’arrière du bar et nous installons au milieu des membres présents pour l’occasion.
Première conférence à l’ordre du jour, l’histoire du nationalisme depuis les années 50. Equipé de quelques notes et d’un ordinateur portable, Hervé Van Laethem commence son exposé entre le flipper et le baby-foot. Le sujet est un peu austère pour un si beau samedi après-midi mais l’homme glisse des pointes d’humour qui font rire un public conquis d’avance. Une bonne humeur apparente dont il ne se départira qu’à l’arrivée tardive d’Olivier Frapchot (son nom d’emprunt), le président de la section namuroise. Visiblement l’ancien militaire n’apprécie guère le retard d’un des cadres du parti. Passé cette interruption, l’homme ne s’arrête plus que pour prendre quelques gorgées de café. Passant en revue les différents courants et groupes qui ont jalonné l’histoire du nationalisme belge, il évoque notamment le parti des forces nouvelles, les jeunes gardes d’Occident ou encore le Front de la jeunesse. Il présente les caractéristiques de ces formations et pointe aussi leurs erreurs. Si le but initial est d’en apprendre plus aux militants, il apparait aussi rapidement qu’il s’agit de les mettre en garde pour ne pas reproduire les erreurs de leurs prédécesseurs.
« Faites attention à l’image que vous renvoyez! Si vous êtes pris en photo en tenue camouflage, ça sera très vite mal interprété » les prévient-il d’un ton d’un coup moins détendu. Des consignes que les membres écoutent avec intérêt.
Arrive l’heure de la pause, certains se pressent au bar ou aux toilettes et une odeur de tabac venue de la terrasse envahit l’établissement. Après 20 minutes de break, les gosiers sont abreuvés, les vessies vidées, certains poumons encrassés et la seconde partie de l’exposé peut commencer.
Hervé Van Lethem, toujours, se lance alors dans un récit des 15 ans d’existence de NATION ;
Il explique la formation du mouvement et les plus beaux «coups» et score électoraux réalisés par le parti activiste dans une conférence qui sent l’auto-exaltation mais qui est très utile d’après les cadres. « Certains membres ne sont pas là depuis très longtemps, il est bon de leur expliquer ce qu’ils n’ont pas connu.». L’orateur met surtout en avant la volonté d’unité de NATION.
Des camarades et pas des concurrents qui jouissent d’une liberté de parole garantie par une «démocratie interne» dont il semble très fer. On sent clairement la volonté de se démarquer des mouvements présentés dans la première partie, gangrenés par des querelles intestines (voir enquête) et par la mégalomanie de certains dirigeants comme le Dr Féret au Front National.
Il met aussi l’accent sur la volonté de ne pas limiter NATION à une formation électoraliste.
Cet activisme plait aux membres et particulièrement aux jeunes chez qui la volonté solidariste de NATION fait écho.
« Ici, on prend beaucoup de notre temps pour faire du terrain! Vous connaissez beaucoup de partis qui servent de la soupe aux sans-abris ? »nous lance Nicolas adhérent depuis deux ans.
A la fin de sa présentation, nous échangeons quelques minutes avec Hervé Van Laethem. Il rejette l’étiquette d’extrême droite qu’on colle souvent au mouvement.
« Ce qui nous gêne ce n’est pas le mot extrême, c’est le mot droite! On sous-entend que nous sommes ultra-capitalistes alors que sur le plan socio-économique nous serions plutôt à gauche! En fait, nous ne sommes ni de droite ni de gauche! »
Pourtant il utilise l’expression «nos milieux» en évoquant certains partis comme le Front National pourtant clairement étiqueté à droite de la droite. Une contradiction que ne parait pas comprendre le président lorsqu’on l’interroge à ce sujet.
Au moment de partir, un sentiment domine. Si NATION a une volonté claire de ne pas reproduire les erreurs de ses prédécesseurs, le mouvement identitaire semble avoir du mal à définir qui il est.